Les premières rencontres de l'inclusion numérique sur le quartier de Villeneuve les Salines - le 7 novembre 2017
Initié par DIAGONALES, le Collectif des associations et le centre social de Villeneuve les Salines, un regroupement de structures s'est formé : le Comité d'Inclusion Digital (le CID). Il a pour objectif l'inclusion numérique. Il regroupe des acteurs sociaux du quartier de Villeneuve les
Salines : le CCAS
(avec ses AS), le Conseil Départemental (avec les AS du quartier), Horizon
habitat Jeunes, La médiathèque, Le CS, Le Collectif des associations, Altéa
Formation, DIAGONALES, L’Escale (Planète Sésame), l’ALPMS et La mission locale.
Ces structures ou services
travaillent auprès de publics dans le cadre de différentes missions et
notamment sur l’accompagnement
de l’accès aux droits. Elles emploient des travailleurs sociaux, des
conseillers d’insertion ou d’orientation, des chargés d’accueil et autres
personnels, qui interviennent en direct avec les personnes. En mars dernier
nous avons décidé de monter un projet d’inclusion numérique pour venir en aide
aux personnes les plus éloignées de la dématérialisation et pour venir en
soutien à nos salariés.
Notre entrée
c’est l’accès aux droits...
Les administrations sont de plus en plus nombreuses à
dématérialiser leurs démarches. C'est-à-dire à offrir la possibilité de
les effectuer en ligne, et non plus au guichet. Donc plus rapidement, 24 h sur
24. La prime d'activité, qui soutient plus de cinq millions de travailleurs
modestes, se présente même, et c'est une première, comme une démarche 100%
dématérialisée.
L'une des idées de cette
simplification, c'est quelle pourrait réduire l'exclusion, et notamment ce
qu'on appelle le non-recours aux droits. C'est-à-dire le fait que de nombreuses
personnes ne demandent pas les aides dont elles pourraient pourtant bénéficier.
Rien qu'au titre du RSA, cinq millions d'euros par an ne sont pas versés selon
l'Odenore (l'Observatoire du non recours aux droits). Or ce dernier estime que la dématérialisation
tend à produire l'effet inverse.
Pour accéder à toute une série de droits et d’aides, il y a désormais la
nécessité de maîtriser le numérique. Par exemple, les Caisses d'assurance
vieillesse, d'allocations familiales ou Pôle emploi exigent la possession une
adresse mail.
Or cela pose une série de
problèmes, outre l'inégal accès à l'équipement. Ce sont précisément les
personnes les plus en difficultés avec les procédures en ligne qui y sont le
plus confrontées. Car plus on a besoin d'aides, plus on a de démarches à faire.
Cela entraîne une plus forte dépendance des bénéficiaires aux travailleurs sociaux qui les accompagnent, travailleurs eux-mêmes peu formés à ce type de problématiques
Cela entraîne une plus forte dépendance des bénéficiaires aux travailleurs sociaux qui les accompagnent, travailleurs eux-mêmes peu formés à ce type de problématiques
... mais c’est
aussi le soutien aux travailleurs sociaux
Pour Pierre Mazet, chercheur à l'Odenore, c'est l'obligation de passer par le numérique qui change la donne.
Les travailleurs sociaux sont
désormais sur tous les fronts pour accompagner les exclus du numérique, quitte
à délaisser leur mission première. (Membre du Haut Conseil du travail social et
ancien président de l’Anas, Didier Dubasque)
Dès lors, ce qui est
en jeu ce n'est plus seulement les effets d'une technologie. Mais le fait qu'une
politique de simplification d'accès aux droits qui ne tient pas compte des
capacités des personnes auxquelles elle s'adresse, produit en elle-même de
l'inégalité.
Les acteurs de dématérialisation de
procédures administratives - Pôle emploi, la CAF, les impôts, etc.) qui concernent notamment l’accès aux droits - sont également à
l’initiative de mesures de facilitation, d’aide à l’accès des publics aux
services numériques. Ils ont accepté de participer à cette journée, afin d’échanger et de construire (peut-être) avec leurs paires
et des acteurs de l’accès aux droits.
Deux objectifs à cette
journée :
- Echanger sur leurs pratiques d’inclusion numérique pour les partager et tenter de mettre en évidence les points d’amélioration attendus par les différents acteurs,
- récolter les attentes en matière d’éléments de mesure pour créer un observatoire du numérique
Ce deuxième objectif constitue
le prolongement de cette journée puisque l’ambition du CID est de créer un
observatoire du numérique dans le courant du 1er trimestre 2018.
Présentation de la journée du 07 novembre
Commentaires
Enregistrer un commentaire